Liens de l'existence




Maman, pourquoi suis-je malade ? 
Pourquoi tu pleures ? Pourquoi ça ne passe pas ? 
Pourquoi j'ai mal ? Pourquoi je n'y arrive pas ?
Pourquoi je ne vais pas comme les autres ? 
Pourquoi suis-je si seule ? Pourquoi J'ai si mal ?
A quoi ça sert ? Qu'ai-je fait de mal ?
Maman, quand est-ce que ça s'arrêtera ?
Je vois mon corps tomber en morceaux
Comme tous ces êtres fanés qui se dessèchent,
Ces champs de vie recouverts de neige.
Nous sommes des fleurs perdues dans des terres arides
Le Soleil est trop chaud, trop clair,
Je reçois trop de lumière et pas assez d'eau.
J'attends la nuit...
La Lune est si belle sous le ciel étoilé,
Je ne dors pas, je ne dors jamais,
Je préfère contempler cet  instant
Où enfin je peux me voir sans me cacher.
Jhanne, Juillet 2015



 
Échapper au regard des autres peut empêcher d'exister, d'où la nécessité de se sentir compris. Ainsi, l'être humain passe son temps à chercher désespérément l'approbation de ses pairs pour s'affirmer. C'est ce que l'on apprend dans notre société.
N'y a-t-il point d'autres moyens de se sentir exister, surtout quand on reste incompris à cause de ses différences ? Comment être au monde sans attendre un retour sur soi-même de la part des autres ?

Je m'assois sur la plage, face à la mer, le Soleil me réchauffe, mon regard se perd dans le ciel bleu, tout est là... La Terre de sable chaud sous mon corps, les vagues qui m'enveloppent de leur chant continuel, qui a débuté bien avant mon arrivée et s'achèvera bien après mon départ, un chant infini à mon échelle... J'ai conscience de l'univers qui m'entoure, même si je ne peux pas voir le bout, lui aussi est infini à mon échelle...
Ce flot de sensations et cette conscience de la vie me suffisent à affirmer mon existence, à cet instant précis où mon esprit observe mon être bien vivant dans le berceau du monde dont il dépend. Cette manière authentique de ressentir l'existence me permet de m'affranchir des jugements erronés qui déforment mon image sur les miroirs de la société... ("petite" pensée du soir)

 

 
Je tombe en morceaux
Pour pleurer l'océan
Des misères qui s'enfoncent
Dans mon coeur d'enfant

Je tombe en morceaux
Pour couvrir la Terre
De caresses si légères
Qu'elle rira en sanglots

Je tombe en morceaux 
Pour quitter cette prison
Et poursuivre les pensées
Qui filent à l'horizon

Je tombe en morceaux
Pour danser comme la pluie
Libre sous les étoiles
Sans structure ni voilure

Je tombe en morceaux
Pour vivre mes rêves
D'un avenir piétiné
Qui saigne pour exister

Jhanne,"Blessures de la liberté"
Octobre 2015



Que suis-je ? D'où provient ce que je fais, ce que je pense, ce que je possède ?
Je construis à partir de ce que je vois, je réfléchis à partir de ce que j'entends,
je possède ce qu'on veut bien me laisser...
Suis-je donc juste un ensemble de liens entre des multitudes d'histoires
que je m'approprie, avec de temps à autre une touche de fantaisie ?
Suis-je juste la caisse de résonance de milliards d'êtres humains qui m'ont précédé ?
Qui suis-je pour dire "je" ? Comment peut-on à la fois se sentir si particulier et si insignifiant ?

Je me vois disparaître dans un tout plus vaste qui m'englobe complètement, un tout constitué de milliers de pensées, de raisonnements, d'émotions, de vies partagées et nourries par notre passage.
C'est si bon de sentir tout en soi et soi en tout, c'est ne plus être seul...
Est-ce bien réel ? Je l'ai vécu.
Est-ce cette réalité dont j'ai besoin ? Une réalité à la fois intellectuelle et artistique,
une réalité insaisissable où je m'efface, animée par les passions de l'humanité gravées en chacun...

Comment trouver sa place dans ce défilé ? Pas une place particulière, juste une place parmi les autres...
Il suffit peut être juste de respirer pleinement, écouter, regarder, ressentir avec sincérité...
Il suffit peut être juste d'ouvrir la porte pour laisser le vent nous traverser...
Il suffit peut être juste de sortir de chez soi et laisser la chaleur du foyer s'échapper
Sans peurs, sans angoisses, sans honte
Pour donner, rire et pleurer ensemble, 
Par milliers, aspirant aux mêmes beautés.

Jhanne, octobre 2015 "Tout et moi"



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