Clown de papier
Je n'ai rien oublié.
Je peux dessiner
le contour des idées
avec toute leur finesse
et leur fragilité.
Je peux sentir
le parfum des pensées
à la fois belles
et désespérées.
Je n'ai rien oublié.
J'ai ouvert la porte
sur mon cœur envolé.
L'enfant ne s'aime pas.
Quand il se sent mal, il se déguise pour changer,
il prend un masque de clown et cache son visage,
il ferme la bouche pour ne pas pleurer et petit à petit,
il disparaît.
On finit par l'oublier... il finit par s'oublier,
derrière son personnage, un pantin qui plaît et qui réussit.
Il s'ennuie sans comprendre, plus rien ne l'atteint,
ni les critiques, ni les compliments, il n'est plus concerné,
seul le pantin s'agite maintenant.
Le brouillard s'épaissit et aveugle ses sens.
Il s'entend parler avec le plus grand des sérieux
mais explose de rire à l'intérieur de lui-même.
Imposteur, crois tu vraiment ce que tu dis ?
L'enfant rit de plus belle, alors que le pantin continue
à jouer son rôle à merveille, pourquoi changer cela ?
L'ennui s'insinue au plus profond de son être.
Alors que la journée s'achève, le rire s'éteint
laissant place au vide envahissant de son existence.
A cet instant, plus rien n'a d'importance,
ni la vie, ni la mort...
Nous pouvons nous déguiser en clown à certains moments
de la vie, il faut juste s'en rendre compte
et quitter le masque de papier quand il est trop froissé
pour ne pas oublier notre image, une image
bien plus belle qu'une sale tête de clown bricolée...
Jhanne, Janvier 2016