Monde à l'endroit



Vous avez effacé le bleu
trop sombre, trop profond pour vos yeux
vous avez effacé le rouge
trop vif, trop violent pour vos jeux
vous avez effacé le jaune
trop chaud, trop libre pour vos esprits
vous avez effacé le vert
trop tendre, trop doux pour vos coeurs
Et vous nous laissez seuls
avec la tête pleine de couleurs et l'envie de crier
de quoi avez vous peur ?
dans votre monde tout en noir et blanc qui vous ressemble
vous ne pouvez pas comprendre
les richesses des couleurs dorment sur une toile oubliée
et vous les laissez mourir...




Je regarde le monde marcher en rythme
sur le chemin de la vie qui s'enfuit et des rêves qui meurent
Quand je pose mon regard sur cette foule glacée
je me vois disparaître comme une ombre poisseuse
L'écho de mes souffrances se perd dans une marée violente
Que vois tu, passant, quand tu me regardes
assise dans la poussière noire que le vent me souffle ?
Une petite coquille en train de pourrir 
qui ferme la porte pour préparer son départ ?

Je ne vous suivrai pas
Je ne crierai pas

Je vous observerai en silence et je tendrai la main 
à ceux qui tourneront la tête et oseront regarder
à ceux qui voudront me rejoindre pour que je les entraîne
dans un ouragan de chaleur sur notre chemin 
où nous pourrons enfin danser à la place de marcher

Jhanne, Avril 2015



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