Enfants de l'Univers



Tenter de retenir à pleines mains des morceaux de souvenirs,
d'espoir et de joie qui s'éparpillent derrière soi
Finir par les laisser mourir comme on délaisse un fardeau trop lourd à porter
Chanter dans ce silence épais noir d'encre que la lumière n'arrive pas à percer
au vent venant parfois ponctuer les murmures
Faire encore quelques pas dans la boue qui englue les pieds nus, trébucher

Que restera-t-il à la fin du voyage ...
Des lambeaux d'êtres parsèment le chemin à chaque embûche de la vie
Le sang se mêle à la terre et la sueur sous les corps déchirés
seuls avec le monde contre le coeur, mélangés à l'ombre
nous ferons bientôt partie de ton berceau
ne laissant derrière nous que la trace de nos larmes et de notre amour...



J'aimerais être la fleur qui s'éveille
l'arbre et le ruisseau qui caressent la Terre
Juste un instant avant de revenir dans ce corps fragile
serré contre l'écorce des grands sapins

J'aimerais être le vent qui parcourt le monde
Le Soleil qui réchauffe les coeurs
La Lune et les étoiles qui éclairent les nuits
comme des bougies éternelles

Je reste sans bouger pour recevoir les images de ces géants
et me laisser transpercer par la force de leurs lignes
Je m'efforce de veiller malgré mon sommeil
pour les suivre tout au long de leur danse effrénée

pour être à la fois tout et rien
pour être juste ce lien qui unifie tout en un rêve intérieur
une passion, un sanglot
une force universelle qui pourra soulever des montages de vie
au delà de mon être éphémère, au delà de mon temps

Jhanne, Avril 2015



Nous sommes des enfants qui jouent avec l'univers,
des enfants qui tissent lentement leurs liens pour unir des bourgeons
de vie et d'amour.

Nous sommes des enfants juste l'espace d'un instant,
juste le temps qu'il faut pour élever brique après brique une pyramide,
et l'entretenir au milieu des intempéries qui érodent peu à peu ses angles friables.

Nous sommes des enfants qui se construisent et se déconstruisent,
qui défilent un à un ne laissant sur la pierre qu'une trace de passage
que le vent recouvre de feuilles et de branchages.

Nous sommes des enfants dont les chants s'élèvent le temps d'une brise,
d'un orage, d'une chute, d'un sanglot,
avant de retomber dans le silence du néant.

Nous sommes des enfants sombrant dans les larmes de l'océan,
des enfants dont les liens si finement reliés se brisent peu à peu au coucher du Soleil,
laissant la matière s'échapper pour rejoindre les poussières des étoiles.

Nous sommes les enfants de l'univers,
Et nous nous sommes battus pour exister et rayonner ensemble
comme des Soleils éphémères.






Jhanne, Mai Juin 2015



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